La biodiversité ou diversité biologique est l’ensemble des espèces qui vivent sur la planète, de leurs gènes et des écosystèmes qui les accueillent.
C’est aussi l’ensemble des ressources génétiques des espèces domestiquées pour l’agriculture, l’industrie ou la pharmacie : plantes alimentaires, ornementales, industrielles, animaux d’élevage ou d’agrément, champignons de culture, bactéries, etc. et de celles susceptibles de l’être.
La biodiversité décrite dans cette exposition est celle des écosystèmes et plus particulièrement des écosystèmes locaux où nous vivons, que nous influençons profondément et avec lesquels nous échangeons. Comme au niveau mondial, la biodiversité locale — celle sur laquelle nous avons directement prise — et en voie d’appauvrissement. En effet, si à l’échelle des temps géologiques la vie se différencie toujours, à l’échelle humaine, on ne crée pas de biodiversité, on ne peut que l’observer, l’utiliser, l’exploiter et parfois directement ou indirectement la réduire.
Suite à la Convention de Rio (1992), un texte communautaire demande aux États membres de « prendre des mesures afin de préserver le capital génétique des espèces sauvages et domestiques de prévenir les processus d’érosion génétique. » La préservation de la biodiversité est considérée ici comme une garantie pour l’avenir, notamment économique.
Un exemple
La biodiversité est présente partout, en ville comme dans la nature ou à la campagne. Ainsi les prairies du parc du Héron mais aussi le sol de votre jardin ou celui des voisins doit ressembler a ce qu’a recensé une étude de Pro Natura (organisation de protection de la nature en Suisse) sur les 30 premiers centimètres d’un mètre carré de prairie humide.
organismes présents à plus de 100 exemplaires
coléoptères
100
larves de diptères (asticots)
200
vers de terre
200
enchytréides (petits vers)
25.000
collemboles (minuscules insectes primitifs)
100 000
acariens (et petits arachnides)
150 000
nématodes
10 000 000
protozoaires
500 000 000
micro-« champignons » (unicellulaires)
1 000 000 000
bactéries
60 000 000 000 000
Cette vie cachée a besoin de nos déchets de jardin et de culture pour vivre, or ces derniers sont souvent brûlés ou jetés. Ensuite, on compense par des engrais industriels incapables d’accompagner l’intégralité de la diversité de cette vie.
espèces
Belgique
France
Europe
Monde
mammifères
82
135
oiseaux
440
580
920
5.400
poissons d’eau douce
74
520
10.000
araignées
1500
41.700
insectes (8 à 100 millions estimées)
35.200
50.000
950.000
dont :
coléoptères
4.500
10.000
300.000
dont :
- coccinelles
100
3.000
- charançons
1.000
papillons « de jour »
120
250
575
papillons « de nuit »
2.500
5.000
160.000
diptères (mouches)
4.300
8.000
140.000
dont :
- moustiques
40
60
3.500
- syrphes
320
500
800
hyménoptères
3 500
8.000
11.000
280.000
dont :
- fourmis
200
400
12.000
- vrais guêpes (sociales)
(14)
(20)
120 (30)
5.400 (800)
- abeilles (347 en Wallonie ; 60 espèces sociales en F.)
370/401
1.000
19.200 à 25.000
La biodiversité s’attache donc surtout aux êtres vivants. Avec la découverte des formes de vie invisibles à l’œil nu, la description de cette vie est passée de 2 règnes (végétal ou animal) à 3 en rajoutant les procaryotes (êtres sans noyaux cellulaires), puis vers 1969 à 5 en séparant végétal, animal, champignon, procaryote, protiste.
Les recherches actuelles ont encore révisé la vision classique du vivant. Ainsi la phylogénétique propose 3 clades (Archaea ou archées, Eubacteria ou eubactéries et Eukaryota ou eucaryotes) d’où découle toutes les espèces. On apprend que le crocodile est plus proche d’un oiseau que d’un lézard, que le mildiou, qui attaque tomate et pomme de terre, n’est pas un champignon mais — pour simplifier — presque une algue (un oomycète, en fait), etc.
Classification phylogénétique du vivant, Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader (Belin, 2006)
[photo de la couv. du livre : Classification phylogénétique du vivant, Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader (Belin, 2006)]