Les abeilles ne sont pas jaunes et noires que dans les bandes dessinées, le contraste entre ces deux couleurs estparfois si ténue que l’abeille locale d’Europe du Nord et de l’Ouest est appelée « abeille noire ».
En Europe, il y a une seule abeille mellifère (Apis mellifera). Cette abeille comprend quatre grandes lignées :
- une lignée A, africaine ;
- une lignée M, ouest-méditerranéenne (notre abeille noire et l’abeille d’Espagne ;
- une lignée C, nord-méditerranéenne ;
- une lignée O, se rajoute à l’extrême est de l’Europe, avec notamment l’abeille caucasienne.
La lignée M (Apis mellifera mellifera correspond à notre abeille noire et à l’abeille d’Espagne et du Sud de la France (Apis mellifera iberica).
C’est elle qui a suivi le recul des glaciers et accompagné, depuis 8-10 000 ans la remontée des espèces végétales vers le Nord, s’adaptant localement au climat et à la flore. Elle sera ensuite introduite en Amérique du Nord, en Australie, Tasmanie et Nouvelle-Zélande, régions où elle redeviendra sauvage.
Son expansion, relativement récente, ne lui a pas donné autant de temps qu’aux autres lignées pour se différencier en sous-espèces, mais les spécialistes distinguent plusieurs variétés (Région Parisienne, Bretagne, Landes, Cévennes, Provence, etc. en France pays le plus diversifié). C’est la variété locale, dite « écotype Chimay-Valenciennes » et décrite par Lionel Garnery, qui est reproduite au rucher de reproduction de la ferme du Héron.
Les divers conservatoires (source "Conserver l’abeille noire" d’Étienne Bruneau et Jean-Marie Van Dyck, in Abeilles et Cie du CARI) :
- Angleterre : Derbyshire Peak District
- Irlande : Galtee/Vee Valley
- Espagne (Galice) : seuleéent une station d’étude
- Pologne :
- forêt d’Augustowska : écotype Apis m. m. silvarum, depuis 1976, au NE à la frontière lituanienne
- forêt de Kampinoska : écotype Apis m. m. mellifera, depuis 1980, près de Varsovie
- deux autres écotypes sont conservés en variétés de production : ’Pólnocna’ au Nord, ’Asta’ dans le Centre.
- Belgique : Chimay (rucher école de Ransart) ; en gestation depuis 1983, le rucher de reproduction (2004) bénéficie d’une protection par un règlement communal de 2004 se référant à la convention de Rio de 1992, notamment à son article 8 sur la diversité biologique. voir http://www.mellifica.be
- France (11-12 lieux)
- Ouessant, créé en 1978 ou 1987, protégé par un arrêté municipal depuis 1991 ; conservatoire depuis 1995. Une extension existe depuis sur le continent à Hanvec. Une protection de l’abeille noire d’Ouessant aurait été déposée en 2003.
- Belle-Île-en-Mer : arrêté préfectoral de protection en 1985.
- Landes
- Vendée (en projet)
- Cévennes : voir http://www.ruchetronc.fr
- Porquerolles : préservation de l’abeille de Provence depuis 2004.
- Corse : sélection lancée en 2005, par l’AOC « Miel de Corse »
- abeille normande
- abeille de l’Orne
- abeille d’Auvergne
- abeille noire de Savoie — voir http://www.rucher-des-allobroges.com/ — avec des sites de sélection dont un site en Tarentaise reconnu « conservatoire national » par le CNRS
- et... Villeneuve-d’Ascq pour le même écotype qu’à Chimay (Chimay-Valenciennes).
- Suisse : Apis m. m. nigra — voir http://mellifera.ch — possède une zone de protection sur le canton de Glaris
- Autriche : pour la même abeille et notamment pour Apis m. m. n. ’Braunella’, il existe des conservatoires dans les États de Salzbourg et du Tyrol.
Il existe d’autres projets de réintroduction ou croisement.
- Suède .
- Lurö (lac de Vänern), depuis 1984
- Hästlichen (Umea)
- ile Fangå (Baltique)
- Danemark : ile de Laesø
- Finlande
- Allemagne
- Lettonie
Il y a deux types de démarche ; soit sauvegarder et parfois « reconstituer » un écotype ; soit améliorer une variété locale sur des critères relatifs au climat, adaptation à la flore locale, la douceur, le peu d’essaimage, la production...