Le contexte
Villeneuve-d’Ascq met en place un mode de gestion différenciée des espaces verts. Insérer la nature en ville dans une « ville verte » mais encore très horticole. Nous réintroduisons donc des espèces végétales régionales, adaptées aux conditions locales et qui par conséquent nécessitent moins d’entretien.
Ce moyen de conserver notre patrimoine favorise des essences également mieux appréciées par la faune locale : les insectes butineurs y trouvent du nectar et les oiseaux les fruits dont ils sont grands consommateurs. Les autres axes de la gestion différenciée sont : une réduction des phytosanitaires dans les massifs, notamment grâce au paillage ; la création de corridors biologiques qui partiraient des espaces plus naturels en périphérie (comme le parc du Héron) vers le centre de la ville. Ce sera possible avec des linéaires de haie diversifiée et des prairies de fauche qui les connecteront.
Le jardin au naturel, c’est le moyen pour les habitants d’appliquer la gestion différenciée chez eux. Car pour qu’un jour l’idéal de ville nature devienne concret, nous avons besoin de votre soutien et de votre participation.
Visite guidée
Les jardins d’aujourd’hui, très carrés et horticoles, représentent des obstacles quasi-infranchissables pour la faune, et leurs besoins en phytosanitaires induisent une pollution des nappes phréatiques. Un jardin au naturel est un espace qui allie espaces de prestige et zones plus naturelles. L’entretien se fait de manière extensive, en préférant le mulch aux herbicides, le compost à l’engrais et les animaux auxiliaires aux insecticides. C’est un jardin de vie, où la mare côtoie la prairie fleurie et les arbustes régionaux, et où insectes comme oiseaux et mammifères trouvent refuge et nourriture. Un lieu d’observation pour tous en toute saison !
Vous pénétrez d’abord dans un espace plus soigné, destiné à la détente et aux jeux des enfants. La pelouse y est tondue à 3 cm et le salon de jardin bénéficie de l’ombre des charmes.
1. Un massif de vivaces. Ce sont des plantes régionales, donc plus adaptées aux maladies et aux conditions climatiques. Elles sont également plus attractives pour les insectes que des essences horticoles. Sont présentes : la knautie des champs, l’achillée millefeuille, le géranium des prés, la mauve musquée, la centaurée des champs, la fausse raiponce, le silène enflé, le compagnon rouge et le bouillon blanc.
Ce massif a été mulché avec des copeaux de bois, ce qui a plusieurs avantages : les mauvaises herbes ne poussent presque plus et sont plus faciles à arracher, l’humidité est retenue, et les copeaux, en se dégradant, vont apporter tout les éléments nutritifs nécessaires aux plantes.
Plantez aussi : bulbes d’automne (colchique, safran) et de printemps (jonquille, jacinthe des bois, crocus, anémone, etc.).
2. Un point d’eau dans un jardin est quasi-indispensable, pour que les oiseaux puissent s’y abreuver et s’y baigner. Une mare, agrémentée de plantes aquatiques, même de taille réduite, sera le centre d’intérêt de tous les animaux du jardin. Vous pourrez peut-être y observer grenouilles et libellules, ainsi que quelques mammifères qui viendront s’y désaltérer. Placez une planchette à cheval sur le bord de la mare, pour que les animaux tombés dans l’eau puissent s’en sortir.
Il existe de nombreux types de mares. Nous avons utilisé un bassin préformé qui trouve facilement sa place dans un petit jardin.
Si vous avez des enfants, n’oubliez pas de prévoir une barrière de sécurité.
3. Le jardin aromatique : espace indispensable pour ceux qui apprécient la bonne cuisine. Ces plantes vivaces peuvent être cultivées en pleine terre, ou en pot pour ceux qui ne bénéficient que d’un balcon. Appréciées des gastronomes, elles sont également très attractives pour les insectes butineurs.
Poursuivez la visite en découvrant un espace plus « naturel », où est appliquée une gestion plus extensive.
4. La tonte y est différenciée : seul le chemin est maintenu à 3 cm, contre une tonte tous les 15 jours à 8 cm pour les côtés. Cette hausse de la hauteur de tonte a divers avantages : l’herbe pousse moins vite et souffre moins de la sècheresse, et on voit apparaitre quelques espèces de plantes à fleurs qui apportent un aspect de gazon fleuri.
5. La haie diversifiée : La plupart des insectes auxiliaires indispensables à nos cultures fuient littéralement la haie de thuyas, caractéristique des jardins de lotissements . L’idéal est de planter une haie diversifiée, composée d’arbustes régionaux, dont certains sont producteurs de fleurs appréciées des insectes et de baies appréciées des oiseaux : ainsi, noisetier, sureau, aubépine, viorne sont des essences particulièrement intéressantes.
Pour plus de tranquillité, vous pouvez aussi alterner arbustes caducs, semi-persistants et persistants.
Paillez votre haie avec des copeaux de bois : l’entretien sera moindre et les végétaux seront protégés du climat, été comme hiver.
6. La pelouse laisse la place à une prairie fleurie. Tache de couleurs dans le jardin pour les yeux comme pour les insectes qui profiteront du nectar des fleurs. Différents types de mélanges existent, à semer à l’automne ou au printemps, et cette prairie fleurira votre jardin tout l’été ! À la fin de la floraison, laisser vos plantes monter en graines : elles se ressèmeront ainsi en grande partie pour l’année suivante (enlevez les chaumes après le fauchage et retournez un peu la terre).
7. La prairie de fauche : c’est le stade ultime de la tonte différenciée. Le long des haies, cet ourlet herbacé sera un refuge pour les insectes et les petits mammifères. Au début, fauchez-le deux fois par an, en juillet et en septembre. Laissez le produit de fauche sécher sur place, pour que les insectes puissent s’enfuir avant de l’exporter. Ce retrait est indispensable afin d’appauvrir le sol : ainsi, votre prairie de fauche initialement presque unique-ment composée de graminées va rapidement se consteller de plantes à fleurs. Dans la nature, plus le sol est pauvre plus la diversité est importante.
8. Le bac à compost : outil indispensable du jardinier pour éviter au maximum les phytosanitaires. Le compost est un excellent engrais, que vous pouvez utiliser dans vos massifs, au pied de vos arbustes et fruitiers, ainsi que dans votre jardin potager. Facile à réaliser, le compost permet en outre de diminuer vos déchets de tonte. Si les produits qui le composent sont suffisamment diversifiés et si vous le remuez régulièrement, il ne dégage aucune odeur.
Notre bac à compost en lui-même a été construit en tressage de branches de saules. Cependant, il en existe de nombreux modèles dans le commerce.
Le jardin médicinal fut créé par des étudiants en pharmacie à partir de plantes régionales. Abandonné plusieurs années, certaines plantes ont aujourd’hui pris le pas sur d’autres. Depuis septembre 2005, cet espace, enclavé dans le jardin au naturel, est de nouveau géré afin d’en faire un support de connaissances et de communication.
Au fond du jardin, au milieu d’une zone gérée de façon « naturelle », différents gîtes et refuges constituent les supports idéaux pour l’observation de la faune du jardin.
9. Les « mini-réserves naturelles » ont été créées par les enfants des centres de loisirs lors de vacances de Pâques 2005. Il s’agit de jardinières où ont été plantées des plantes mellifères (lavande, sauge, etc.) entourant une zone de sable pour les insectes fouisseurs et une buchette percée pour les abeilles solitaires. Ou comment créer un mini écosystème sur son balcon…
10. Le nichoir à rougegorge. Qui ne connait pas cet oiseau à la poitrine orangée, présent même au plus froid de l’hiver ? Pour nicher, il choisit généralement les branches basses d’un arbuste. C’est possible de lui donner un coup de pouce en installant ce type de nichoir à grande ouverture rectangulaire (la petite bête est claustrophobe !) à moins de 1,50 m de hauteur.
11. Le gite à forficules — plus communément appelés perce-oreilles. Ces insectes ne sont pas dangereux mais peuvent, au contraire, se montrer de parfaits auxiliaires pour l’homme, puisqu’ils sont de grands consommateurs de pucerons. La technique ? Placez un pot de terre cuite renversé, rempli de paille et fermé par du grillage sous votre haie, à la fin du printemps. Si par la suite vos fruitiers sont infestés de pucerons, il vous suffira d’y pendre ce pot, et la nuit les perce-oreilles iront exterminer les indésirables. Dès que les pucerons auront disparu, enlevez le pot pour vos fruits ne soient pas également dévorés !
12. Le gîte à osmies (ou abeilles solitaires). Les abeilles solitaires sont les cousines des abeilles domestiques que nous connaissons et qui vivent en ruche.
Ces abeilles ne vivent donc pas en colonies et ne construisent pas de ruche : elles pondent simplement au fond d’un trou, comme par exemple les trous d’évacuation de la condensation sous les fenêtres, qu’elles bouchent ensuite avec de la terre.
La larve va se développer en mangeant le pollen que sa mère aura pris soin de déposer dans le trou. Ayant un potentiel de pollinisation encore plus important que les abeilles domestiques, elles sont le bonheur des jardiniers pour leurs arbres fruitiers. Pour les inviter chez vous : une simple planchette ou une buche trouées, ou même un fagot de bambous, bien exposés et à l’abri de l’humidité, feront l’affaire.
13. Le gite à bourdons : comme les abeilles solitaires, ce sont des insectes pollinisateurs très pacifiques et qui ne piquent pratiquement jamais. Ils vivent en colonie… sous la terre ! Également très appréciés des jardiniers, on peut favoriser leur présence en leur proposant un nid : un pot de fleur rempli de paille et enterré à l’envers, de façon à ce que seul le trou d’écoulement d’eau apparaisse.
14. Les mésanges que vous observez, l’hiver venu, picorer les boules de graisse et dévaliser les mangeoires de graines de tournesol sont la mésange charbonnière (reconnaissable à sa tête noire et à la ligne noire sur son ventre) et la mésange bleue (plus petite, au ventre jaune uni et avec une petite calotte bleue sur la tête). Dès l’hiver elles commencent à prospecter les sites de nidification potentiels. Espèces cavernicoles, elles visitent donc tous les creux et trous du voisinage, et arrêtent souvent leur choix sur un hôtel trois étoiles construit par l’homme : un nichoir à balcon, dont le trou d’entrée est dimensionné pour accueillir l’une ou l’autre des deux espèces. Pour nourrir leurs petits elles décimeront les chenilles aux alentours : 30 kg par nichée
15. Le gite à hérisson : vous pouvez parfois voir ce mammifère nocturne traverser votre jardin. À la recherche d’un tas de bois pour hiberner ou élever ses petits, il se risque souvent obligé à traverser les routes… Pour limiter ce carnage, héberger-le en lui construisant un refuge fait de rondins de bois. Cet insectivore vous débarrassera aussi de vos limaces.
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L’arboretum était présent avant la mise en place du jardin au naturel. Il avait une vocation pédagogique sur la thématique du toucher. On peut y repérer quelques essences régionales telles que le chêne pédonculé, le hêtre, la viorne obier et la viorne mancienne ou le noisetier.
Utile
Vous n’avez pas de place pour réaliser votre propre compost ? De l’automne au début du printemps, vous pouvez en obtenir au dépôt Colbert en échange de vos déchets verts. Contactez le service propreté au 03 28 76 59 00.
De plus, le premier samedi de chaque mois, l’association Prêt du Sol se charge de broyer au dépôt Colbert vos branchages afin que vous puissiez repartir avec des copeaux d’élagage.
Pour vos plantation d’arbustes, profitez de l’opération « Plantons le décor », qui a lieu en automne et au printemps : c’est l’idéal pour acheter des plants régionaux au meilleur prix !