Ferme du Héron

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Campagne hôtels à insectes


Les fleurs assurent la nourriture de nombreux insectes en échange de leur pollinisation mais cette fonction est vaine si ces insectes ne peuvent se reproduire. C’est l’objet de la campagne d’installation d’hôtels à insectes développée depuis 2010 par le service Éducation à l’environnement. Ceux-ci sont des meubles de bois présentant une collection de gîtes adaptés à plusieurs type d’insectes (osmies, abeilles solitaires, micro-guêpes qui y pondent ou coccinelles, papillons, chrysopes qui y hibernent) et accompagné d’un panneau explicatif.

Il s’agit d’une initiation à la biodiversité en rendant visible des insectes (auxiliaires ou pollinisateurs) utiles et non agressifs qui sont déjà présents en ville autour de nous. Nous partons du principe que la biodiversité ne peut être protégée que si elle est connue et reconnue. Pour la visibilité de cette biodiversité-ci (ces insectes), l’opération est menée envers les publics les plus porteurs : écoles avec espaces verts, jardins familiaux, espaces publics municipaux. Elle consistera à construire et installer les meubles avec la participation des publics visés.

En fait, sur un modèle allemand la ferme du Héron avait déjà construit deux hôtels à insectes en 2006. D’autres structures locales ont suivi et l’atelier Cap-Vie — connu pour ses nichoirs et gites à insectes et oiseaux — en a reçu commande (commune de Fromelle, particuliers, etc.).

En 2010 devrait voir s’ajouter une vingtaine d’hôtels d’un nouveau modèle en partenariat avec des écoles, association des jardins familiaux de Villeneuve-d’Ascq, Jardiniers d’Ascq, service des Espaces verts…

Et chez vous ?

Il vous est aussi possible d’installer des gîtes, de préférence au sud sud-est à l’abri des intempéries, dans votre jardin et parfois sur votre balcon. Et pour les attirer et leur fournir du nectar, la plupart des plantes aromatiques utilisées en cuisine peuvent être installées sur le balcon, notamment l’origan (à garder en touffes bien fleuries pour avoir du succès auprès des bourdons, abeilles et papillons) mais aussi le thym, le serpolet, la menthe, la marjolaine, la sauge ou le romarin toutes plantes de la famille des lamiacées.

Voici quelques exemples pris à la ferme du Héron et dans un livre de Vincent Albouy : Jardiner avec les insectes (éditions de Terran, 2009). Ils concernent tous les insectes utiles au jardin.
— La planche : une vieille planche pourrissante pour héberger les coléoptères carabiques ou staphylins (et aussi ramasser les limaces envahissantes).
— Le gîte à tiges creuses : soit des roseaux, tiges d’ombellifères, pailles, bambous… à réunir en bottes ou dans une boite pour héberger des microguêpes ou des abeilles solitaires. Il faut prévoir une seule entrée, donc les tiges devront comporter un fond. Il s’installe à 1 à 2 mètres du sol et sont mis en partie verticalement en partie horizontalement, de préférence à l’abri de la pluie.
— Le gîte à tiges à moelle : soit des ronces, sureau, rosier, buddleia… pour héberger des pemphédons (des sphécidées dont les autres genres sont des guêpes fouisseuses) très appréciés comme auxiliaires anti-pucerons. Les tiges de 30 centimètres ont 5 millimètres de diamètre au plus. Elles sont placées à 60 centimètres de haut, aussi bien verticalement qu’horizontalement.
— Le gîte bûche : un bois percé de trous de 2 à 10 millimètres de diamètre pour héberger des guêpes et des abeilles solitaires (osmies, hériades, anthidies, mégachiles) utiles à la pollinisation et au rôle d’auxiliaire. Il est à placer à 1,5 à 2 mètres de haut, sous abri. On peut spécialiser la bûche et la placer au verger. Elle sera adoptée par des osmies dont le cycle de vie est adapté avec la floraison des arbres fruitiers si les trous ont au moins 8 millimètres de diamètre.
— Le gîte à bourdons : un pot de fleur ou une boite de bois (Vincent Albouy recommande 35×25 centimètres pour une hauteur de 25 centimètres) recouvert de cailloux ou de briques pour héberger des bourdons. On peut y installer un vieux nid de hamster ou de mulot, l’odeur attirera les bourdons ; ou y installer une femelle capturée en fin d’hiver (il faut alors la garder enfermée un jour ou deux dans le gîte pour qu’elle finisse par l’adopter).
— Le gîte à perce-oreilles : un pot renversé avec de la fibre de bois ou des gros copeaux et un minimum d’humidité pour héberger les perce-oreilles, très efficace auxiliaire anti-pucerons. Le pot est placé au sol pour la nuit puis accroché aux branches que l’on veut protéger. Une fois les pucerons éliminés, il faut placer le pot ailleurs si l’on ne veut pas que les perce-oreilles affamés ne s’attaque aux bourgeons à la place des pucerons.
— Le gîte à fentes : des plaques de fibro-ciment ou des planches de 1 à 2 centimètres d’épaisseur et écartées de 5 centimètres pour héberger l’hivernage des coccinelles.
— Le gîte d’hivernage : une boite à fentes remplie de paille pour l’hivernage des chrysopes et d’autres coccinelles. Pour faciliter la venue de ces dernières, on peut capturer des coccinelles et les y introduire manuellement, celà imprègnera le gîte de leur odeur.

Une autre manière d’attirer les insectes pollinisateurs est… de ne pas les faire fuir. En effet beaucoup de pollinisateurs sont nocturnes, ne serait-ce que pour les fleurs qui s’épanouissent ou qui dégagent leur parfum tard le soir et la nuit comme les onagres, les belles de nuit, certains liserons ou chèvrefeuilles, etc. Il faut pour cela éviter les éclairages trop tardifs qui attirent ces insectes, leur fait perdre leur orientation et les empêche de trouver un partenaire pour se reproduire. En général, il faut même éviter les lampes produisant trop d’ultraviolets pourtant souvent plus économiques à la consommation. Les lampes au sodium (lumière orangée) souvent utilisées pour les passages piétons sont moins nocives. Il existe aussi des ampoules « repousse-insectes » de couleur jaune, à incandescence mais aussi flucompacte.